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« C’est dur de dire à sa fille de 5 ans que sa maman et son papa seront au chômage », témoigne une salariée de Bridgestone à Béthune

News. L’annonce de la fermeture de l’usine à Béthune a ému de nombreux salariés qui sont sortis du site très abattus

« C’est dur de dire à sa fille de 5 ans que sa maman et son papa seront au chômage », témoigne une salariée de Bridgestone à Béthune
Géraud Lefebvre

863 personnes verront leurs emplois disparaître progressivement. Depuis que la direction de Bridgestone a annoncé la fermeture de son usine de pneumatiques basée à Béthune, les salariés sont abasourdis. Visages tristes, ils continuent à travailler alors que la fermeture a été annoncée pour le « deuxième trimestre 2021 ». Alors qu’une centaine de militants CGT, accompagnés de Fabien Roussel, député PCF du Nord, et d’Adrien Quatennens, députés La France Insoumise du Nord, manifestent devant l’usine ce jeudi matin. Céline, âgé de 36 ans et salariée de l’entreprise, se trouve derrière la grille du site et observe ce rassemblement.

« Quand vous avez une fille qui vous dit “ pourquoi tu pleures maman”  c’est difficile »

« Nous sommes dans le flou en ce moment, j’ai appris l’info de la fermeture dans les médias », se désole Céline. « Je suis en maintenance et mon mari travaille aussi dans l’usine en mécanisation, on s’est rencontré ici. Quand on a appris la nouvelle hier, c’était comme recevoir un coup de poignard dans le dos. Ce sont des projets qui s’envolent, l’avenir sera incertain. Ici, la devise c’était mon usine comme ma maison. On va devoir rester ensemble jusqu’à la fin. » Céline n’était pas dans l’entreprise quand elle a appris la nouvelle. « Quand vous avez une fille de 5 ans et demi qui vous demande “ pourquoi tu pleures maman ? ” Vous devez lui expliquer que c’est fini, que maman n’a plus de travail et papa non plus. C’est très dur. »

Les salariés se sentent soutenus par les élus

Les salariés de l’usine ne sont pas insensibles au soutien des élus locaux. Mercredi, Olivier Gacquerre, maire de Béthune, était sur place accompagné de Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, qui a dénoncé un « assassinat prémédité » de la part de Bridgestone. Marguerite Deprez-Audebert, députée de la circonscription Béthunois, était également sur place, tout comme le préfet du Pas-de-Calais. « ça fait du bien de se sentir soutenu mais on accuse le coup. Je pense à ceux qui ont entre 45 et 55 ans, je me demande comment cela va se passer pour eux, moi je suis encore jeune », tente de relativiser Céline. De son côté Bridgestone assure vouloir éviter au maximum les licenciements secs et devrait proposer des mesures de pré-retraites ou des reclassements. Une réunion entre les différents acteurs impliqués serait au programme lundi prochain.

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