Le chiffre annoncé par les élus de la communauté d’agglomération de Lens-Liévin est terrifiant : « Chaque année, 635 personnes meurent prématurément sur notre territoire, » s’alarme Bruno Troni, président du groupe communiste à la CALL et maire de Billy-Montigny. « La mortalité sur l’ensemble de notre population dépasse de 38% la moyenne française. En 2020, le surcroît de mortalité atteindra 42% si aucune action forte n’est envisagée. » La fermeture du service de pneumologie du centre hospitalier de Lens, le 2 novembre 2017, n’est pas la seule ombre au tableau. « La première coupe budgétaire que fait une famille en difficulté, c’est la santé, » regrette Jean Létoquart, premier adjoint au maire d’Avion et infirmier au SMUR du CH de Lens. « Les personnes éloignées de l’emploi ne bénéficient pas de la médecine préventive. »
Les élus interpellent Emmanuel Macron
Les groupes socialiste, républicain et communiste ont cosigné un courrier adressé au Président de la République ce mardi. Face à l’urgence de la situation, les élus cherchent à alerter l’opinion publique sur 3 axes : la pénurie de médecins dans l’Artois, le manque de moyens dans les hôpitaux et la création d’un centre hospitalier universitaire. « Cela fait 30 ans que nous réclamons une faculté de médecine. Sans cet établissement, les spécialistes ne resteront pas sur le territoire, » constate Bruno Troni.
Enfin, une délégation d’élus souhaite rencontrer la directrice de l’Agence régionale de santé pour prendre en compte la situation et éviter la crise sanitaire qui s’annonce. Il ne s’agit pas de la seule demande. Ces politiques réclament la création d’une commission d’enquête parlementaire pour constater l’échec des politiques publiques de santé dans le Lensois et proposer des actions concrètes.
